te souviens-tu ma belle Sylvie-Anne
quand on passait nos grandes journées
dans la grande herbe à jouer à la cachette

on jouait dans not’ p’tite cabane on voyait pas le temps passer
on s’achetait dla gomme aux Perettes

t’avais les chveux longs jusqu’aus fesses
t’avais le courage d’un grand guerrier
moi ma p’tite soeur j’en étais fier

te souviens tu d’nos forteresses
du vieux motel abandonné
des bonhommes de neige en hiver

on a déja été grand chevalier
on a découvert de précieux trésors cachés

on a tellement souvent regarder les étoiles
en s’imaginant voler un grand vaisseau spatial
ce bel univers auquel on a tellement rêvé
on a cessé les guerres et sauvé le monde entier

les dimanches on faisait d’la lutte
on se tiraillait sur les coussins avec pôpa dans le salon
moi j’étais le grand Joe Leduc
toi tu jouais les gros vilains dans ton rôle de madame Vachon

tu m’as même mordu jusqu’au sang
t’aimais ça m’arracher les chveux
t’avais un méchant caractère
moi ‘si j’te brassais de temps en temps
j’étais même un ptit peu baveux
j’espère que t’en a pas trop souffert

on faisait des grands barrages en sapin pour essayer de dérailler les trains

te souviens tu des conseils, de nos longues discutions
de nos peines d’amour, de nos grandes ambitions
ce soir petite-soeur je t’embrasse et te confie
c’est toi la vraie femme de ma vie…